Etude hydrobiologique et piscicole du lac de la Muzelle (OFB/PNE)- 2023

Éléments d’hydromorphologie, chimie, état du macrobenthos et du peuplement piscicole

Cette étude a été menée par l'OFB et le Parc national des Ecrins de 2021 à 2023.

Résumé
Le lac de la Muzelle appartient au Réseau « Lacs Sentinelles », il est situé à 2100m d’altitude dans le coeur du Parc national des Ecrins, massif de l’Oisans. Il s’inscrit dans un bassin versant de haute altitude ou existent deux principales pressions d’origine anthropique, le pastoralisme et le tourisme. Assez bien connu du point de vue physico-chimique, ce lac l’est moins pour ses aspects piscicoles et macrobenthiques.
Dans ce contexte, un inventaire du peuplement de poissons incluant l’application du protocole normalisé EN14757 et des prospections de la zone littorale par pêche électrique et nasses ont été réalisés en juillet 2021. En complément, la faune macrobenthique a été étudiée au travers de deux protocoles I.M.L. et surber, complétés par une évaluation de la dérive des affluents principaux vers le lac et des prélèvements de faune résidente.

Des mesures ponctuelles de température, oxygénation des différents systèmes (lac et affluents principaux) ont été réalisées ainsi que des mesures de débits. Les résultats des mesures physiques confirment que le lac de la Muzelle reste à l’heure actuelle un lac froid et bien oxygéné même si une tendance à l’hypoxie des couches profondes semble apparaître. Les débits alimentaires en fin de printemps et début d’été sont conséquents et induisent un temps de renouvellement rapide à cette période de l’année. Pour l’année 2021-2022 les eaux du ruisseau des Cabanes sont restées très froides.

Le peuplement de poissons n’est composé que de deux espèces de salmonidés, l’omble chevalier et la truite fario en abondance quasi conforme avec les capacités du milieu. Ces deux espèces, par ailleurs sensibles à la qualité de l’eau et de l’habitat parviennent à se reproduire et peuvent être considérées comme acclimatées dans cet ensemble lac-affluents. Néanmoins les conditions environnementales rendent aléatoire la réussite de cette reproduction.
La faune benthique lacustre est assez peu dense et assez peu diversifiée, largement dominée par les diptères chironomidae. Ceux-ci entrent pour une grande partie dans le régime alimentaire des ombles et truites du lac mais la ressource est limitée, ce qui entraine une croissance lente, notamment pour l’omble chevalier.

Bien que les affluents apportent au lac une faune benthique originale, celle-ci, hormis les chironomes, n’entre pas dans la composition de la faune littorale observée et marginalement dans le régime alimentaire des poissons.
En l’état actuel, les pressions subies par le milieu aquatique ne semblent pas entrainer d’effets notables sur les communautés aquatiques étudiées.